La capoeira est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l’esclavage au Brésil. On situe l’origine de ces techniques en Angola, une ancienne colonie portugaise.
Une forme très analogue, aussi bien dans les gestes que dans les rythmes. La capoeira est un art martial qui utilise beaucoup les pieds car les mains des esclaves étaient enchaînées. Au début, les mouvements étaient très proches du sol (copiés sur les mouvements des animaux) mais avec l’arrivée de peuples orientaux avec leurs propres techniques d’art martial, la capoeira a développé les coups de pieds et de nombreuses acrobaties.
Histoire
La capoeira est, semble-t-il, apparue entre le XVIe et le XVIIIe siècle au Brésil. Le premier document connu remonte à 1789, à Rio de Janeiro. Elle était alors exclusivement pratiquée par les esclaves noirs.
Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique (La capoeira est un mélange de danse et de style de combat, la danse cachant ainsi le caractère de combat, nettement utilisé par les tribus sous l’esclavage afin de masquer la violence de la danse[réf. nécessaire]). Les pieds sont très largement mis à contribution durant le combat et les « joueurs » prennent souvent position en équilibre sur les mains pour effectuer leurs mouvements de jambes.
Il s’agissait à l’époque pour les esclaves de s’entraîner au combat, sans doute en prévision d’une fuite prochaine. Pour ne pas être reconnue comme un art de combat qui aurait été évidemment réprimé, les esclaves la déguisèrent en danse rituelle.
Capoeira ou la danse de la Guerre par Johann Moritz Rugendas 1835
Longtemps interdite et réprimée car considérée comme pratiquée par les brigands et malfrats en tous genres, la capoeira se pratiquait dans la rue, et les « capoeiristas » ou « Capoeira » causaient des désordres. Dans les années 1930, Mestre Pastinha, créateur de la « capoeira Angola » puis maître Bimba créateur de la « capoeira régional » (1900-1974) ont créé la première école (payante), d’abord tolérée, puis autorisée officiellement, à condition de rester entre ses quatre murs. La capoeira de rue continuait à être réprimée.
Dans l’école de Mestre Bimba, pour signaler le niveau des élèves, chacun avait un foulard de couleur autour du cou en fonction de son niveau. Puis, avec l’essor de la capoeira, le Brésil a vu apparaître de nombreux groupes et, vers 1970, un groupe qui souhaitait pratiquer la capoeira a créé un système de cordes à l’image des ceintures de couleur du karaté qui était tellement à la mode.
Néanmoins, il n’y a pas d’uniformité entre les différents groupes de capoeira en ce qui concerne les couleurs des cordes. Chaque groupe a un classement de couleur qui lui est propre. La plupart du temps, la première corde est la blanche, qui représente la virginité et à qui on doit tout apprendre, mais parfois, cela peut être vert clair en signe d’un fruit qui n’a pas encore atteint maturité.
Dans certains groupes la corde blanche est celle des « Maîtres » eux-mêmes. Cela prouve les différences parmi les groupes.
Les années 1980 et le renouveau des mouvements de conscience noire ont favorisé l’apparition des groupes qui cherchaient à se rapprocher de la tradition. Dans les mêmes années, des professeurs de capoeira se sont installés un peu partout dans le monde.
Au niveau international, la discipline de la capoeira est majoritairement organisée en groupes, eux-mêmes composés d’académies et d’écoles. Chaque groupe possède ses propres aspirations, pratiques et coutumes, tout en conservant la base culturelle commune de la discipline.
Roda, Berimbau et pandeiro
La principale caractéristique de la capoeira est la roda, elle en est la parfaite illustration. La roda (ronde en français) est la ronde que forment les capoeiristes lors des confrontations qui sont appelées « jeux ».
Elle met en scène tous les aspects de la capoeira : l’aspect martial avec ses combats et l’aspect artistique avec les « flores » (acrobaties), les chants et les instruments typiques de la capoeira. Le jeu symbolise le combat, l’expression corporelle et la conversation non verbale entre les deux partenaires.
Cette ronde, qui délimite l’espace de jeu, sert surtout à créer une ambiance propice au spectacle. En effet, cette roda crée, par ses chants et ses rythmes brésiliens, une ambiance festive et chaleureuse qui « donne de l’énergie » aux capoeiristes qui s’affrontent au centre.
Dans une roda typique on retrouve les instruments traditionnels de la musique brésilienne suivants :
- trois berimbau
- deux pandeiro
- un atabaque
- un agogo.
Maculelê
Le Maculelê fait partie de la vie, de l’histoire de la capoeira.
Le maculelê est une danse pratiquée dans toutes les académies ou écoles de capoeira. Ses origines remontent aux coupeurs de canne à sucre qui s’entraînaient avec leurs machettes.
C’est une danse rythmée par l’atabaque. Les joueurs de maculelê forment une roda autour de l’atabaque. Ils font la ginga au rythme de l’instrument, et frappent entre eux deux bâtons, appelés grimas, qu’ils tiennent dans leurs mains, faits traditionnellement de bois de biriba. À l’origine, les joueurs de maculelê utilisaient des machettes ou des sabres, aujourd’hui remplacés par les bâtons pour plus de sécurité, bien que certains groupes jouent encore avec des machettes ou des sabres.